Ce soir, la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine pour l’année en cours aura lieu. La décision sur les taux d’intérêt sera annoncée jeudi à 3h00 (UTC+8), suivie à 3h30 (UTC+8) par la conférence de presse sur la politique monétaire du président de la Fed, Jerome Powell. Selon le CME FedWatch, la probabilité d’une baisse de taux de 25 points de base est de 87,6 %, rendant une baisse ce soir presque certaine. Cependant, le principal enjeu de la semaine ne concerne pas la baisse des taux, mais plutôt la question de savoir si la Fed injectera de nouvelles liquidités sur le marché et comment l’intensification des divergences « politiques » entre les responsables de la Fed pourrait redéfinir l’orientation de la politique monétaire à l’horizon 2026.

Le marché surveille si la Fed émettra un « signal d’expansion du bilan » après la décision sur les taux. Après avoir discrètement mis fin à la réduction de son bilan, la manière dont la Fed gérera son vaste bilan et l’éventuelle injection de nouvelles liquidités sur le marché deviennent des éléments clés. L’équipe stratégie taux de Bank of America a déclaré vendredi dernier qu’elle s’attendait à ce que la Fed annonce cette semaine qu’à partir de janvier, elle achètera chaque mois pour 45 milliards de dollars de bons du Trésor d’une durée d’un an ou moins, dans le cadre d’« opérations de gestion des réserves ».

La réunion de la Fed de cette semaine s’annonce également comme l’une des plus controversées de ces dernières années, ressemblant davantage à un « test de pression politique » ; les divergences entre décideurs sur la trajectoire des baisses de taux pourraient remodeler le paysage de la politique monétaire américaine d’ici 2026. Parmi les 12 membres votants du FOMC, 5 se sont opposés ou sont sceptiques quant à un nouvel assouplissement monétaire, tandis que 3 membres du conseil soutiennent une baisse des taux, renforçant l’idée que la Fed devient de plus en plus politisée. Depuis 2019, le comité de politique monétaire de la Fed n’a jamais enregistré trois votes dissidents ou plus lors d’une seule réunion, une situation qui n’est survenue que neuf fois depuis 1990.