Le site de Samsung à Taylor, Texas, où un investissement de plus de 50 milliards de dollars a été réalisé pour une usine de semi-conducteurs, a récemment fait quelque chose de plutôt intéressant — Elon Musk a directement réclamé un bureau sur le site.

Ce n’est pas une simple visite de "client en inspection". Lee Jae-yong a discrètement volé aux États-Unis cette semaine, pour faire le tour du site avec Musk, et ils ont finalisé sur place de nombreux détails techniques. Dans l’industrie, on dit que cela marque le véritable début du "lien profond Samsung—Tesla".

Pourquoi parler de lien profond ? Parce que Tesla a été très extrême cette fois — ils veulent intervenir à chaque étape, de la conception des puces, à l’organisation de la ligne de production, jusqu’au processus d’emballage. Le bureau de Musk est installé sur le site, accessible en seulement 45 minutes en voiture. Ce mode de "présence sur site" est une première dans l’industrie des fonderies de semi-conducteurs.

Le contrat de 165 milliards de dollars pour la puce AI6, signé en juillet dernier, ne semble être qu’un début. Samsung avait déjà raflé une partie des commandes AI5 auprès de TSMC, et cette fois-ci, ils ont également décroché l’AI6, ce qui ouvre une brèche sur le marché des procédés avancés. À savoir que TSMC détient encore environ 70 % de parts de marché mondiale, contre seulement 8 % pour Samsung — mais ce chiffre pourrait changer.

Samsung a déjà connu des déboires avec la technologie de fabrication en 3 nanomètres, où le taux de rendement était très faible. Cependant, ils ont stabilisé leur processus en 2 nanomètres, et après la mise en production prévue à Taylor au milieu de l’année prochaine, leur rythme de progression devrait s’accélérer significativement. Elon Musk semble aussi avoir vu cela — pour des activités comme la conduite autonome, l’IA ou la robotique, il faut que la chaîne d’approvisionnement en puces soit solidement maîtrisée, de préférence aux États-Unis.

Pour Samsung, cette collaboration ne se limite pas à décrocher des commandes. L’augmentation de la capacité de production à Taylor leur permettra d’améliorer leur reconnaissance dans le domaine des fonderies aux États-Unis, et leur donnera plus de crédibilité pour attirer de gros clients comme Nvidia ou AMD.

En résumé, c’est une situation où chacun y trouve son compte : Tesla veut une base stable pour la production de ses puces IA, Samsung veut renforcer sa position sur le marché américain. Quant à savoir si cela pourra réellement ébranler la domination de TSMC ? Peut-être que dans un an, on pourra commencer à y voir plus clair.