La plateforme japonaise de gestion de patrimoine 400F a mené en novembre une enquête sur les habitudes d’utilisation des cryptomonnaies auprès de 894 participants à travers le pays. Les résultats montrent que 22,2 % des investisseurs japonais ont quitté le marché des cryptomonnaies en raison de la complexité fiscale, dépassant les 19,4 % qui l’ont fait à cause de la volatilité des prix. Au Japon, les gains issus des cryptomonnaies sont classés comme « revenus divers », soumis à un taux d’imposition pouvant atteindre 55 % après l’impôt local, et les investisseurs doivent suivre chaque transaction et déclarer annuellement.
Le double coup dur du taux d’imposition à 55 %
Au Japon, le traitement fiscal des gains issus des cryptomonnaies est complètement différent de celui des actions ou de l’immobilier. Les produits financiers traditionnels bénéficient d’un avantage fiscal sur les plus-values, avec un taux fixe de 20 %, tandis que les cryptomonnaies sont classées en « revenus divers » soumis à un barème progressif. Cela signifie que les investisseurs à hauts revenus peuvent atteindre un taux effectif de 55 % après l’impôt national sur le revenu (jusqu’à 45 %) et l’impôt local (10 %). Ce traitement fiscal place les investisseurs japonais en cryptomonnaies parmi les plus lourdement taxés au monde.
Encore plus problématique : la complexité de la procédure déclarative. Les investisseurs doivent suivre chaque transaction, calculer les gains ou pertes en yens, et déclarer annuellement. Cela inclut les transferts entre plateformes, les échanges entre cryptomonnaies, et même les achats réalisés avec des cryptomonnaies — chaque action pouvant déclencher un événement imposable. Pour les traders actifs, cela peut représenter des centaines d’enregistrements à gérer, alors que les logiciels fiscaux adaptés au marché japonais sont encore très limités.
L’enquête révèle que les investisseurs actuellement détenteurs d’actifs numériques considèrent la volatilité (61,4 %) et la complexité fiscale (60 %) comme leurs deux principaux défis, quasiment à égalité. Cette donnée révèle un fait clé : la fiscalité pose autant de problèmes aux détenteurs que la volatilité du marché, et pour ceux qui ont quitté le marché, la fiscalité surpasse même la volatilité comme principale raison de sortie.
Le contraste entre NISA et iDeCo met en lumière l’écart du système
Les investisseurs utilisant NISA et iDeCo (deux comptes fiscalement avantageux pour l’épargne actions et la retraite) sont particulièrement affectés par les exigences complexes de déclaration liées aux cryptomonnaies. NISA (Nippon Individual Savings Account) permet d’investir en actions et fonds dans certaines limites sans imposition, tandis que iDeCo (Individual-type Defined Contribution pension plan) offre des avantages fiscaux pour l’épargne retraite. Ces deux dispositifs se caractérisent par leur simplicité d’utilisation, leur transparence fiscale et des plafonds d’exonération ou d’avantage clairement définis.
En comparaison, les investisseurs en cryptomonnaies font face non seulement à des taux d’imposition élevés, mais doivent aussi calculer et déclarer eux-mêmes chaque transaction. Ce contraste explique pourquoi de nombreux investisseurs japonais, habitués à la commodité des outils d’investissement traditionnels, hésitent à entrer sur le marché des cryptomonnaies. Selon l’enquête, 62,7 % des investisseurs déclarent que l’accumulation de richesse à long terme est leur principal objectif, tandis que seuls 15,1 % privilégient la spéculation à court terme. Cela montre que les investisseurs japonais en cryptomonnaies sont principalement des détenteurs de long terme, mais le système fiscal actuel pénalise toutes les transactions, quelle que soit la durée de détention.
Les trois grands défis fiscaux des investisseurs japonais
Un taux progressif maximal de 55 % : bien supérieur au taux fixe de 20 % pour les actions, il réduit fortement la rentabilité de l’investissement
Chaque transaction doit être calculée en yens : y compris les échanges entre cryptos, transferts et achats, générant une lourde charge administrative
Impossibilité de compenser avec d’autres pertes en capital : les pertes sur cryptomonnaies ne peuvent être compensées qu’avec d’autres revenus divers, et non avec des pertes sur actions
Attentes de réforme et réactions du marché
Des rapports indiquent que l’Agence des services financiers du Japon envisage de reclasser les cryptomonnaies en produits financiers standards, avec un taux d’imposition maximal ramené à 20 %. Si cette réforme est mise en œuvre, la fiscalité des cryptomonnaies s’alignerait sur celle des actions et autres produits financiers, allégeant considérablement la pression fiscale sur les investisseurs. L’enquête montre que 70,6 % des répondants se disent d’un profil de risque neutre, cherchant à équilibrer risque et rendement. Toutefois, environ 40 % des investisseurs « neutres » déclarent qu’ils seraient prêts à prendre plus de risques sur les cryptomonnaies si les autorités japonaises clarifiaient leur position sur les actifs numériques et la fiscalité.
Cette donnée révèle un message important : ce n’est pas le manque de volonté qui éloigne les investisseurs japonais du marché des cryptomonnaies, mais bien le design actuel du système qui freine leur participation. Dès lors que le taux passerait de 55 % à 20 % et que la procédure de déclaration serait simplifiée, d’importants capitaux pourraient affluer de nouveau vers le marché japonais des cryptomonnaies. Quatrième économie mondiale, le Japon a un potentiel considérable sur ce marché, et une réforme pourrait libérer des dizaines de milliards de dollars de demande supplémentaire.
Il est à noter que l’anticipation de la réforme influence déjà le sentiment du marché. Même si la date d’application reste incertaine, les attentes d’amélioration réglementaire sont en hausse chez les investisseurs. Cette anticipation pourrait stabiliser le marché à court terme, et déclencher une nouvelle vague d’investissements lorsque la réforme sera effective.
Un modèle d’accès à l’information à double voie
L’enquête révèle que les répondants s’informent sur les cryptomonnaies presque autant via les médias professionnels ou officiels (63 %) que via les plateformes communautaires ou d’influenceurs (58,9 %). Ce modèle à double voie reflète l’équilibre des investisseurs japonais entre prudence et ouverture. Ils recherchent à la fois des informations issues de sources autorisées et ne rejettent pas les retours d’expérience de la communauté.
Globalement, les résultats de la recherche montrent que la participation des investisseurs japonais aux cryptomonnaies dépend davantage de la réglementation et des procédures administratives que de la volatilité des prix. Des règles fiscales simplifiées pourraient favoriser une croissance plus importante des cryptomonnaies au sein de la vaste économie japonaise.
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La véritable raison de la fuite des investisseurs japonais hors des cryptomonnaies : un taux d'imposition de 55 % plus meurtrier que la volatilité
La plateforme japonaise de gestion de patrimoine 400F a mené en novembre une enquête sur les habitudes d’utilisation des cryptomonnaies auprès de 894 participants à travers le pays. Les résultats montrent que 22,2 % des investisseurs japonais ont quitté le marché des cryptomonnaies en raison de la complexité fiscale, dépassant les 19,4 % qui l’ont fait à cause de la volatilité des prix. Au Japon, les gains issus des cryptomonnaies sont classés comme « revenus divers », soumis à un taux d’imposition pouvant atteindre 55 % après l’impôt local, et les investisseurs doivent suivre chaque transaction et déclarer annuellement.
Le double coup dur du taux d’imposition à 55 %
Au Japon, le traitement fiscal des gains issus des cryptomonnaies est complètement différent de celui des actions ou de l’immobilier. Les produits financiers traditionnels bénéficient d’un avantage fiscal sur les plus-values, avec un taux fixe de 20 %, tandis que les cryptomonnaies sont classées en « revenus divers » soumis à un barème progressif. Cela signifie que les investisseurs à hauts revenus peuvent atteindre un taux effectif de 55 % après l’impôt national sur le revenu (jusqu’à 45 %) et l’impôt local (10 %). Ce traitement fiscal place les investisseurs japonais en cryptomonnaies parmi les plus lourdement taxés au monde.
Encore plus problématique : la complexité de la procédure déclarative. Les investisseurs doivent suivre chaque transaction, calculer les gains ou pertes en yens, et déclarer annuellement. Cela inclut les transferts entre plateformes, les échanges entre cryptomonnaies, et même les achats réalisés avec des cryptomonnaies — chaque action pouvant déclencher un événement imposable. Pour les traders actifs, cela peut représenter des centaines d’enregistrements à gérer, alors que les logiciels fiscaux adaptés au marché japonais sont encore très limités.
L’enquête révèle que les investisseurs actuellement détenteurs d’actifs numériques considèrent la volatilité (61,4 %) et la complexité fiscale (60 %) comme leurs deux principaux défis, quasiment à égalité. Cette donnée révèle un fait clé : la fiscalité pose autant de problèmes aux détenteurs que la volatilité du marché, et pour ceux qui ont quitté le marché, la fiscalité surpasse même la volatilité comme principale raison de sortie.
Le contraste entre NISA et iDeCo met en lumière l’écart du système
Les investisseurs utilisant NISA et iDeCo (deux comptes fiscalement avantageux pour l’épargne actions et la retraite) sont particulièrement affectés par les exigences complexes de déclaration liées aux cryptomonnaies. NISA (Nippon Individual Savings Account) permet d’investir en actions et fonds dans certaines limites sans imposition, tandis que iDeCo (Individual-type Defined Contribution pension plan) offre des avantages fiscaux pour l’épargne retraite. Ces deux dispositifs se caractérisent par leur simplicité d’utilisation, leur transparence fiscale et des plafonds d’exonération ou d’avantage clairement définis.
En comparaison, les investisseurs en cryptomonnaies font face non seulement à des taux d’imposition élevés, mais doivent aussi calculer et déclarer eux-mêmes chaque transaction. Ce contraste explique pourquoi de nombreux investisseurs japonais, habitués à la commodité des outils d’investissement traditionnels, hésitent à entrer sur le marché des cryptomonnaies. Selon l’enquête, 62,7 % des investisseurs déclarent que l’accumulation de richesse à long terme est leur principal objectif, tandis que seuls 15,1 % privilégient la spéculation à court terme. Cela montre que les investisseurs japonais en cryptomonnaies sont principalement des détenteurs de long terme, mais le système fiscal actuel pénalise toutes les transactions, quelle que soit la durée de détention.
Les trois grands défis fiscaux des investisseurs japonais
Un taux progressif maximal de 55 % : bien supérieur au taux fixe de 20 % pour les actions, il réduit fortement la rentabilité de l’investissement
Chaque transaction doit être calculée en yens : y compris les échanges entre cryptos, transferts et achats, générant une lourde charge administrative
Impossibilité de compenser avec d’autres pertes en capital : les pertes sur cryptomonnaies ne peuvent être compensées qu’avec d’autres revenus divers, et non avec des pertes sur actions
Attentes de réforme et réactions du marché
Des rapports indiquent que l’Agence des services financiers du Japon envisage de reclasser les cryptomonnaies en produits financiers standards, avec un taux d’imposition maximal ramené à 20 %. Si cette réforme est mise en œuvre, la fiscalité des cryptomonnaies s’alignerait sur celle des actions et autres produits financiers, allégeant considérablement la pression fiscale sur les investisseurs. L’enquête montre que 70,6 % des répondants se disent d’un profil de risque neutre, cherchant à équilibrer risque et rendement. Toutefois, environ 40 % des investisseurs « neutres » déclarent qu’ils seraient prêts à prendre plus de risques sur les cryptomonnaies si les autorités japonaises clarifiaient leur position sur les actifs numériques et la fiscalité.
Cette donnée révèle un message important : ce n’est pas le manque de volonté qui éloigne les investisseurs japonais du marché des cryptomonnaies, mais bien le design actuel du système qui freine leur participation. Dès lors que le taux passerait de 55 % à 20 % et que la procédure de déclaration serait simplifiée, d’importants capitaux pourraient affluer de nouveau vers le marché japonais des cryptomonnaies. Quatrième économie mondiale, le Japon a un potentiel considérable sur ce marché, et une réforme pourrait libérer des dizaines de milliards de dollars de demande supplémentaire.
Il est à noter que l’anticipation de la réforme influence déjà le sentiment du marché. Même si la date d’application reste incertaine, les attentes d’amélioration réglementaire sont en hausse chez les investisseurs. Cette anticipation pourrait stabiliser le marché à court terme, et déclencher une nouvelle vague d’investissements lorsque la réforme sera effective.
Un modèle d’accès à l’information à double voie
L’enquête révèle que les répondants s’informent sur les cryptomonnaies presque autant via les médias professionnels ou officiels (63 %) que via les plateformes communautaires ou d’influenceurs (58,9 %). Ce modèle à double voie reflète l’équilibre des investisseurs japonais entre prudence et ouverture. Ils recherchent à la fois des informations issues de sources autorisées et ne rejettent pas les retours d’expérience de la communauté.
Globalement, les résultats de la recherche montrent que la participation des investisseurs japonais aux cryptomonnaies dépend davantage de la réglementation et des procédures administratives que de la volatilité des prix. Des règles fiscales simplifiées pourraient favoriser une croissance plus importante des cryptomonnaies au sein de la vaste économie japonaise.